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rééducation de l'écriture : un exemple de résultats

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Cette semaine, voici un exemple typique de rééducation d'une écriture scolaire à la troisième séance. Nous avons eu une première séance d'une heure pour observer et donner les premiers exercices de rééducation, une seconde séance une semaine après pour vérifier l'effet des exercices et les adapter, et une troisième séance trois semaine après la première. Soit en tout un mois de travail sur cette écriture cursive. Les exercices  sur les boucles cursives ont améliorés la fluidité du geste d'écriture et réduit les symptômes de dysgraphie. L'écriture est déjà plus lisible et nécessite beaucoup moins d'efforts en classe, même si mon travail de rééducatrice n'est pas complètement terminé à ce stade.

rééducation écriture cursive

Pour aller plus loin :

Formation des enseignants du primaire

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ardoise écriture cursive moi aussi
Je viens d'effectuer une formation à la pédagogie de l'écriture cursive d'enseignants  du primaire avec l'ASH de Colmar. Ce type de formation pour les enseignants est malheureusement rare en France. J'en profite pour signaler une autre session organisée par une collègue qui aura lieu en Bretagne : le samedi 20 avril 2013, à Plélan le Grand, en Ille et Vilaine.


Vous trouverez plus d'information sur cette formation sur le site rééducation écriture.



Au cours de cette journée seront abordés divers thèmes sur l'enseignement de l'écriture cursive tels que la tenue du crayon, la posture, le choix des outils ou l’ordre d’apprentissage des lettres. Cette formation permet d'établir une progression pédagogique adéquate de l'enseignement de l'écriture, de mettre en place des ateliers en autonomie, de comprendre  le sujet de la latéralité ou de la gestion de l’espace. Cette formation, destinée aux enseignants du primaire est organisée par une professionnelle de la rééducation en écriture.

Pour toute information sur cette formation contactez celia.cheynel@reeducation-ecriture.com

Si vous souhaitez l'organisation d'une telle session en Alsace, contactez moi info@sos-ecriture.fr


d'autres articles pouvant vous être utiles :

Dysgraphie : évaluation avec l'échelle BHK

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L’échelle BHK - évaluation rapide de l’écriture chez l’enfant.


cahier stylo écriture cursive

Cette échelle d'évaluation de la dysgraphie (Brave Handwriting Kinder) a été proposée par Hamstra-Bletz (1987) et adaptée en français par Charles, Soppelsa et Albaret en 2004. Elle est dérivée de l'échelle d'Ajuriaguerra, simplifiée pour une évaluation rapide. La passation du test prend en effet 5 minutes.

Elle est ciblée pour la détection précoce des dysgraphies. Elle est sensible au développement de l’enfant durant les classes primaires (pour le collège et le lycéee on utilise un autre outil, le BHK ADO)

L'évaluation  consiste à écrire un texte durant 5 minutes qui va être analysé en terme de qualité et de vitesse d‘écriture. Le texte à copier est composé de sept paragraphes de taille de police décroissante et de difficulté croissante (le premier paragraphe ne contient que des mots monosyllabiques qui sont rencontrés au CP puis le texte se complexifie progressivement).

L'échelle est composée de 13 items :

  • écriture cursive grande
  • inclinaison de la marge vers la droite
  • lignes non planes
  • mots serrés
  • écriture cursive chaotique
  • liens interrompus entre les lettres
  • télescopages
  • variation dans la hauteur des lettres troncs
  • hauteur relative incorrecte
  • distorsion des lettres
  • formes de lettres ambigües
  • lettres retouchées
  • hésitations et tremblements


Le score est la somme des points obtenus sur les différents items. Plus le score est élevé, plus il y a présomption de dysgraphie. Le test est assez pertinent : selon des études indépendantes, les enfants dysgraphiques présentent des notes situées dans les 8,6 % des scores les plus élevés de l’étalonnage et ces scores sont significativement différents de celles des sujets contrôles.

Un étalonnage français existe pour l'écriture cursive des classes du CP au CM2, réalisé sur plus de 800 enfants.

Notez que les résultats moyens des élèves évoluent avec la scolarité (c'est rassurant pour les professeurs :). Le score BHK moyen a tendance à diminuer avec la progression scolaire.


Score BHK
MoyenneEcart type
CP19,66,8
CE113,75,7
CE212,34,4
CM112,53,5
CM211,13,5

Un score BHK situé à plusieurs écart-types au dessus de la moyenne des enfants de la même classe est une indication forte de dysgraphie.


La vitesse de l'écriture cursive (en caractères pour 5 minutes d'écriture) évolue aussi entre le CP et le CM1 (en revanche, peu d'évolution de la rapidité est notée au CM2).

Attention il s'agit de la recopie d'un texte normalisé dont les derniers paragraphes comportent des difficultés pour les élèves de primaire. La vitesse usuelle de recopie en écriture cursive d'un texte adapté à l'âge des élèves est habituellement un peu plus rapide à l'école primaire.



VITESSE (caractères en 5 minutes)
MoyenneEcart type
CP48,924,4
CE1118,337,7
CE2170,544,2
CM1224,556,9
CM2229,170,7





dysgraphie échelle BHK
exemple de grille d'évaluation BHK

Je n'utilise jamais l'échelle BHK au cabinet, car je la trouve  moins détaillée que l'échelle E d'Ajuriaguerra, et moins opérationnelle pour entamer une rééducation de l'écriture cursive. Cette échelle BHK a néanmoins tout son intérêt dans les travaux de recherche sur l'écriture cursive, de par sa rapidité d'analyse.


Pour aller plus loin :


Rééducation de l'écriture : résultats sur deux mois

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Cette semaine je vous présente un exemple de rééducation de l'écriture sur deux mois de travail. Nous avons ici le cas d'une écriture qui sans être dysgraphique pose des soucis de lisibilité. En 3 séances une majorité de ces difficultés ont été résolues. Notez que les caractéristiques spécifiques de  cette écriture cursive (par exemple la position haute des boucles des "l") ne sont pas modifiées par la rééducation. La rééducation de l'écriture ne modifie pas significativement le style personnel.


dysgraphie rééducation résultats

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Chroniques de l'écriture cursive : la plume d'oie et la renaissance

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Écriture cursive et imprimerie


plomb imprimerie écriture
En 1455 parait à Mayence  la bible à 42 lignes de Gutemberg. L'invention de l'imprimerie résultait d'une forte demande d'ouvrages liés à une soif de connaissance nouvelles. L'apparition du caractère mobile en plomb et le développement du papier vont initier une révolution des écrits.

Comme à notre époque avec l'informatique, l'introduction de l'imprimerie comme nouveau moyen de produire des textes sembla sonner le glas de l'écriture manuscrite. En fait, il n'en fut rien, et au contraire la diffusion du savoir lié à l'imprimerie s'accompagna d'une augmentation générale de l'éducation, et donc de la production d'écrits manuscrits.

La renaissance qui s'annonce change d'ailleurs fondamentalement le rapport au texte écrit. Désormais le copiste n'est plus un anonyme : c'est un artiste professionnel, qui signe ces œuvres.

Les calligraphies exceptionnellescursives de cette époque, l'humanistique, la chancellerie, vont servir de modèle aux caractères de l'imprimerie naissante.

Traités d'écriture cursive et de taille des plumes


C'est aussi l'époque des premiers traités d'écriture, pédagogiques et techniques, qui décrivent la forme de l'écriture, comme la taille de la plume. Le plus connu,  publié en Italie en 1540 Le libro Nuevo d'imparare a scrivere de Palatino laissera son nom à une typographie.

Du coté des Flandres, on n'est pas en reste et les maitres d'écriture publient également leurs conseils : tenue de la plume, position du corps : la méthode de "Van de Velde" insiste déjà sur la précision du geste d'écriture. Nos écritures cursives scolaires d'aujourd'hui commencent à prendre forme.

Dame écrivant une lettre et sa servante 1675 Vermeer
Vermeer - Dame écrivant une lettre et sa servante (1671)


Mais pendant que l'imprimerie avançait à grand pas, le problème de l’apprêt des plumes restait sans solution pratique. Comment faire pour débarrasser le tuyau de la plume d'oie des matières grasses qui empêchent l'encre de s'y fixer? 

Ce sont les hollandais qui, les premiers, découvrirent le procédé miracle qui allait révolutionner l'écriture pour les quatre siècles à venir, et qui prendra le nom de hollandage. Il consiste à passer les plumes à plusieurs reprises dans du sable et des cendres chaudes pour amener les matières grasses du tuyau à leur point de fusion, et les enlever en les grattant à l'aide d'un couteau spécial. Longtemps restée secrète cette technique requerrait une grande habileté, mais la surface ainsi polie pouvait être fendue plus facilement et la plume gagnait en longévité.

Le hollandage fait école dans toute l'Europe, avec des recettes locales diverses : flambage sur des charbons ardents, bains de potasse, étuvage à la vapeur font parties des astuces que l'on utilise à Hambourg, Vienne, ou Moscou. Même parfaitement apprétés, les plumes doivent néanmoins être encore laissées au repos pendant un an avant d'être taillées. De la qualité de cette dernière étape dépendaient la qulité du tracé de la plume.

De manière générale, chaque volatile ne fournissait que dix plumes. Chacune des rémiges avait sa spécificité et les droitiers appréciaient particulièrement les pennes de l'aile gauche dont la légère courbure se prêtait parfaitement à la main. Groupées par type et par taille, ligaturées en bottes de 25 par un cordon dont le nombre de tour indiquait la qualité, les plumes d'oies sont expédiées par caisse ou par tonneaux vers des écrivains toujours plus nombreux. L'imprimerie n'a pas tuée l'écriture cursive, mais au contraire l'a stimulée par la démocratisation naissante de l’accès au texte écrit.

Le commerce des plumes taillées continuera à prendre de l'ampleur, les "entreprises plumassières" européennes brasseront ainsi annuellement des centaines de tonnes de plumes chaque année jusqu'à la fin du 19ième siècle.




Références bibliographiques

Henri Altaribo : La manufacture de plumes d'oie à écrire de Fleurance au siècle dernier, 1997, p.509
Eric Le collen : Objets d'écriture  p21-23

Ecriture cursive : un exemple d'amélioration rapide de la lisibilité

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Je vous présente cette semaine un résultat de rééducation de l'écriture intéressant, puis qu’entre les deux écritures cursives que voici, moins d'un mois s'est écoulé. A la première séance, l'écriture est peu lisible, à la limite de la dysgraphie. A la seconde séance l'amélioration est nette grâce à quelques exercices simples (mais nécessitant une application régulière entre les séances). Ce cas sans être exceptionnel est assez frappant dans l'amélioration rapide de la lisibilité. Il est à noter que la rééducation est encore en cours:  il reste encore un certain nombre de points à travailler pour améliorer la fluidité. Observez les lettres rondes qui tournent à l'envers  (les "c" en particulier) qui seront la priorité pour la prochaine séance.


écriture dysgraphique et rééducation


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Les outils d'écriture à travers l'histoire

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 Depuis 5500 ans, nous laissons des traces écrites. Du calame à la rotative voici un petit résumé historique des outils d'écriture.

frise histoire écriture

En parallèle de l'écriture officielle, gravée sur pierre ou imprimée, une écriture cursive manuelle utilisée pour inscrire une trace fluide, rapide et personnalisée a toujours existé.On trouve une écriture cursive dés l'époque égyptienne antique, ou les hiéroglyphes, ont été progressivement été simplifiés en éccriture démotique. De même à coté des lettres capitales de l'alphabet latin, destinées à l'écriture monumentale, les romains utilisaient une écriture cursive romaine dont est dérivé (à travers de nombreuses modifications) notre cursive scolaire moderne.

cursive romaine
écriture cursive romaine


Pour compléter cet historique :
Pour aller plus loin :

Pour la classe, ma collègue Celia a transformé cette frise en un jeu pédagogique téléchargeable

    Dysgraphie : les garçons sont ils plus concernés que les filles ?

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    Les garçons sont-ils plus concernés par la dysgraphie que les filles? 
    Lorsque je regarde les statistiques des consultations au  cabinet, je dois bien admettre que je reçois beaucoup plus de garçons (et d'hommes adultes) que de filles.
    Pourtant, il n'est pas dit que cela reflète réellement la répartition des troubles de l'écriture cursive dans la population. Shaywitz avait proposé en 1990 que  les enseignants signaleraient plus souvent des problèmes d’apprentissage chez les garçons à cause de problèmes de comportement associé. Cela voudrait dire que mes statistiques personnelles pourraient être faussées : Les filles me sont-elles moins adressées parce que leurs difficultés d'écriture cursive ont moins d'impact sur  leur insertion dans la classe? Les filles masquent peut être plus facilement leurs difficultés avec l'écriture. Ou bien les garçons ayant des difficultés avec l'écriture cursive ont plus facilement une attitude d'opposition à l'autorité scolaire qui rendent leurs troubles encore plus visibles?

    On dispose en fait de peu d'études épidémiologiques récentes spécifiques à la dysgraphie.
    En France, la différence des troubles de l'écriture entre garçons et filles est illustrée indirectement par les données des enfants de la cohorte Gazel (2 582 enfants âgés de 4 à 16 ans ; Fombonne et Vermeersch, 1997) : plus de garçons que de filles consultent des spécialistes pour des problèmes de lecture et d’écriture.
    De plus les études épidémiologiques sur les troubles de la lecture vont dans le même sens : Par exemple les recherches de Fergusson, 1996 ; Flannery, 2000 ; Katusic, 2001 ; St Sauver, 2001 ; Liederman , 2005 et  surtout la méta analyse de Rutter , 2004, indiquent que les problèmes de lecture sont de 1,5 à 3 fois plus fréquents chez les garçons que chez les filles. 
    Si la différence de sexe dans l’apprentissage de la lecture et de l'écriture cursive semble avérée par ces études, les causes à la base de cette différence restent à explorer.

     D'autres articles pouvant vous intéresser :

    Journée Internationale de Réflexion autour de l’Écriture de l’Enfant à Bruxelles

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    Journée Internationale
    de Réflexion autour de l’Écriture de l’Enfant
    19 octobre 2013
    Institut libre Marie Haps - Bruxelles
    dysgraphie enfant écriture aide

    À l’ère des nouvelles technologies, l’écriture cursive pose toujours problème à de nombreux enfants avec, pour nombre d’entre eux, des conséquences scolaires, psychologiques et sociales. À l’heure des tablettes et du multimédia et face à ces difficultés d’apprentissage, qu’est-ce qu’écrire aujourd’hui ? Comment, en tant que professionnel, aborder les troubles d'écriture et la dysgraphie ? Comment  évaluer et rééduquer, tout en sachant rester à l’écoute de la souffrance de l’enfant que l’écriture comme langage exprime ?

    Avec le soutien de l’Institut libre Marie Haps qui forme les futurs psychomotriciens et logopèdes, orthophonistes à Bruxelles, des intervenants de différents horizons viendront construire des réponses à cette problématique.
    Trace corporelle à la charnière du sensoriel, de la sensori-motricité, de la pensée et de l’affectif, l’écriture cursive convoque des abords pluridisciplinaires, complémentarité des approches que nous souhaitons voir inscrites au fondement de cette rencontre.
    L’écriture est rythme, couleur, geste, mouvement, lien avec l’autre, avec le monde. Des structures associatives et artistiques seront également présentes pour nous inviter à entrer dans l’expérience sensorielle de l’écrit.
    avec :
    • Bernard Rey, professeur en Sciences de l’Éducation.
    • Charlotte Marcilhacy, psychologue clinicienne, Docteur en Psychologie.
    • Tatiana De Barelli, Psychopédagogue et graphologue.
    • Adeline Eloy psychologue de l’éducation 
    • Godeleine Le Grix, graphothérapeute
    • Marie-Lyne Benoît, ergothérapeute
    • Frédérique Bosse-Demirdjian, graphomotricienne.
    • Claude Sternis, psychanalyste.
    • Christian Houegbe, pédo-psychiatre
    • Michel Habib, neurologue  .
     informations : ecritureoct2013@gmail.com,  www.ecrire-aujourdhui.be
     

     

    La dysgraphie, l'écriture cursive, et le chinois

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    écriturechinoise pinceauUn article récent de Research in Developmental Disabilities a attiré mon attention. Il s'agit d'un travail de l'université de Taïwan sur la caractérisation des mouvements de la main dans les cas de dysgraphie. Bien entendu l'écriture considérée est l'écriture scolaire en vigueur à Taïwan, à savoir l'écriture cursive chinoise  traditionnelle, qui est particulièrement éloignée en terme de tracé de l'écriture cursive que nous utilisons pour l'alphabet latin.





    Ce qui m'a particulièrement interpellée, c'est que les conclusions de nos collègues taïwanais sont très proches de celles que nous avons en France sur l'écriture cursive.

    La dysgraphie des enfants taïwanais se caractérise par des interruptions du geste d'écriture pendant les levées de crayons plus longues que pour le groupe témoin, et par des changements accrus de vitesse et de direction dans le tracé.

    Full-size image (65 K)
    Exemples de mesuresdu gested'écriture cursive en chinois (à gauche: un exemple degroupe de contrôle, à droite:un exempledegroupe dysgraphique). Les donnéescomprennent la trajectoire du stylo (en haut), les profils de vitesse(au milieu)et la forceaxiale exercée sur lestylo(en bas).



    Ce sont exactement les mêmes conclusions que celle des équipes du laboratoire d'Albaret, et que celle que j'ai dans la pratique de la rééducation de l'écriture au cabinet. Le contrôle des levées de crayon, et la maîtrise des vitesses et des changements de direction sont cruciaux pour rééduquer l'écriture. Apparemment ces conclusions sont identiques pour la dysgraphie en écriture chinoise comme en écriture cursive française.

    écriture cursive analyse vitesse direction
    Un exemple de mesures de vitesses similaires sur le tracé de la lettre "a" en écriture cursive


    L'article d'origine :
      aDepartment of Occupational Therapy, I-Shou University, Kaohsiung, Taiwan
      bDepartment of Physical Therapy, I-Shou University, Kaohsiung, Taiwan

        Traduction du résumé de l'article :

        La Dysgraphie(lorsqu'elle est d'une gravité suffisante pourinterférer avec letravail scolaire)a été reconnue comme constituant un trouble spécifique. Caractériser lesproblèmesdu geste d'écriture est uneétape nécessaire pour permettre une meilleureintervention thérapeutique. Parmi des enfants âgés de6 à 8 ans,69 enfantsprésentant des caractéristiquesdysgraphiques(groupe d'étude) et 69enfantsaux compétences avérées en écriture manuelle(groupe témoin) ont été recrutésdanscette étude.Ils ont passé quatre testsde copie dedifférentsniveaux de complexitéqui ont été mesurésà l'aided'une tablette numérique. Les données acquisesconsistent en desmesures directes (forcedela pointe du stylo) et des paramètres dérivés (vitesse de course, temps de pause, le nombre de pics de vitesseet le ratio entre les temps de levée de crayon et le temps de tracé). La principale conclusionest que les enfantsqui présentent des caractéristiquesdysgraphiquesont des temps de pauseplus élevés etuneaugmentation du nombre dechangements de direction et de vitesse.Des différences significativesont également étéobservées à l’intérieur de chaque groupe, en particulier dans le groupe témoin. Lesparamètres extraitsetobservés dans cette étude pourront permettre de différencier etde caractériser lesproblèmesd'écritureprovenant dedéficitsde la motricité fine.

        Pour aller plus loin :






        Léo, 5ème, nous donne des nouvelles

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        Léo est un bon élève de 5ème pour qui l'écriture posait problème.
        Il a donc suivi une rééducation, sur 4 séances étalées entre fin janvier et début avril 2013.
        Les progrès avaient été remarquables, nous avions donc arrêté la rééducation lors de la quatrième séance.

        Un trimestre après, Léo nous donne des nouvelles. L'écriture dans son cahier de sciences est toujours parfaitement lisible et conforme à ses attentes. Bravo Léo !


        Dys : le diagnostic des troubles d'apprentissage selon le DSM-5

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        Les Nouveaux critères de diagnostiques du DSM5 sont sortis!

        dictionnaire éducation crayon cahierLe manuel de diagnostic et statistique des troubles mentaux (acronyme en anglais: DSM) est la norme de classification des troubles utilisés par les professionnels de la santé mentale. En plus de fournir une description détaillée des critères des pathologies, le DSM est aussi un outil nécessaire pour la collecte  de statistiques précises de santé publique. La nouvelle édition communément intitulée DSM-5, est sortie en mai 2013. Faisant l'objet de certaines critiques (il est bien normal qu'un livre qui décrive des critères de pathologies mentales rende fou...), c'est néanmoins une référence pour la plupart des praticiens.

        Certains seront étonnés que dans ce site sur la dysgraphie et la rééducation de l'écriture, je fasse référence à un ouvrage de psychiatrie. Bien que décrivant essentiellement des pathologies mentales, le DSM-5 donne aussi une nouvelle définition des troubles de l'apprentissage, qui recouvre les dys : dyslexie, dyscalculie, dysgraphie. Il est important pour les praticiens d'avoir des critères et une vision commune de ce qu'on appelle les troubles d'apprentissage, et le DSM fournit un cadre reconnu internationalement. J'ai en revanche une vision personnelle de la psychiatrisation à outrance des troubles de l'apprentissage qui fera sans doute l'objet d'un prochain billet d'humeur



        En attendant voici la liste des nouveaux critères diagnostiques pour les tro
        ubles d'apprentissage : 

        Pour considérer qu'une personne souffre de trouble d'apprentissages il faut réunir l'ensemble des quatre points suivants :

        A) Le patient a ou a eu des difficultés persistantes dans l'acquisition de la lecture, de l'écriture, l'arithmétique, ou les capacités de raisonnement mathématique au cours de la scolarité. Le patient doit présenter au moins un des huit éléments suivants:

        1. Une lecture incorrecte, lente ou nécessitant des efforts importants
         
        2. Une difficulté à comprendre le sens de ce qui est lu (Il peut lire le texte avec précision mais ne pas comprendre la signification profonde de ce qui est lu)

        3. Une mauvaise orthographe (par exemple, il peut ajouter, ou omettre, ou substituer des voyelles ou des consonnes)

        4. Une mauvaise expression écrite (le patient fait de nombreuses erreurs  grammaticales ou de ponctuation; l'expression écrite des idées manque de clarté; l'organisation des paragraphes est incorrecte ou son écriture manuscrite est particulièrement illisible )

        5.
        Difficulté à se souvenir des faits numériques

        6. Calculs arithmétiques inexacts ou lents

        7. Raisonnement mathématique inefficaces ou inexacts

        8. Évitement des activités nécessitant d'écrire, de lire, d’épeler ou de calculer

        B) Les compétences actuelles dans un ou plusieurs de ces domaines académiques sont bien en dessous de la moyenne des enfants du même âge (la recommandation est de ne considérer le diagnostic qu'à partir d' 1,5 écarts-types en dessous de la moyenne), en tenant compte de la langue, du sexe, ou du niveau d'éducation
        et en se basant sur des tests académiques de lectures, d'écriture ou de calcul, reconnus, standardisés, et adaptés à la culture et à la langue du patient. 

        C) Les difficultés d'apprentissage ne sont pas explicables par un trouble du développement intellectuel, par un retard global de développement, par des troubles neurologiques sensoriels (vision, audition), ou par des troubles moteurs. 

        D) En l'absence des outils, ou des aides qui permettent à l'individu de compenser ces difficultés, ces troubles interfèrent de manière significative avec la réussite scolaire, la performance au travail ou les activités de la vie quotidienne


        Les recommandations proposées pour le diagnostic des troubles spécifiques de l'apprentissage dans le cadre du nouveauDSM-5 suggèrent qu'un diagnostique ne devraitêtre fait que si le praticien a collecté et cliniquement synthétisé les informations pertinentes sur l'évolution personnelle du patient, son contexte familial, et son contexte scolaire, en incluant les rapports faits par l'équipe éducative, et les conclusions des rééducations.

        Pour aller plus loin :

        Précoce et dysgraphique

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        M. est un jeune homme brillant, scolarisé en 5ème. Enfant à haut potentiel, il a sauté une classe en primaire. Comme beaucoup d'enfants précoces, l'écriture a toujours été un problème pour lui : écrire est un acte qui prend beaucoup trop de temps, et qui ne lui sert pas à grand chose puisqu'il n'a pas besoin d'écrire pour retenir ses leçons. Au collège, ses résultats sont toujours aussi bons, mais son écriture est devenue illisible. Pour lui permettre de continuer ses études dans de bonnes conditions, M utilise depuis le début de l'année un ordinateur en classe, ce qui lui convient beaucoup mieux que le traditionnel stylo. Malgré tout, même s'il n'a pas l'intention d'abandonner l'ordinateur en classe, il reconnaît que dans certaines situations il est bien pratique de pouvoir écrire. A ce titre, il a souhaité entreprendre une rééducation pour récupérer une écriture lisible.

        Voici le résultat de ses efforts, sur une durée de rééducation de 4 mois, soit 6 séances en tout. En haut, un extrait de son écriture en cours d'histoire début janvier, en bas un extrait de son cahier de physique début mai.

        Tout n'est pas parfait, mais l'objectif est atteint : M. peut prendre des notes lisibles au collège à la vitesse exigée par son niveau scolaire.

        7ième journée des dys

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        Je participerai à la "7ème journée des "Dys" organisée par les associations AADA (dysphasie),
        APEDA (dyslexie) et DFD Alsace qui aura lieu le samedi 12 octobre 2013
        au Pôle Formation de la CCI à Strasbourg. N'hésitez pas à venir m'y poser vos questions.

        La journée des dys a pour objectifs:
        •   Faire connaitre les troubles de l'apprentissage : dyslexie, dysphasie, dyscalculie, dyspraxie, dysgraphie...
        • Alerter l'opinion sur ces troubles de l'apprentissage dont souffrent beaucoup d'enfants et d'adultes : pour faire un premier pas vers le repérage de ces troubles et donc vers une prise en charge adaptée.
        • Informer les professionnels impliqués (dans les rééducations, dans les apprentissages...) mais également les familles concernées, les entreprises...
        • Sensibiliser par le biais par exemple des ateliers "Dans la peau d'un Dys"
        • Témoigner
        • Rencontrer des professionnels, des associations, des parents...
        Le programme :

        Tout au long de la journée :
        des stands d'informations : les associations, les partenaires institutionels, les praticiens (médecins, ergothérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, psychologues, psychomotricien, et ...votre rééducatrice de l'écriture), mais aussi les acteurs de la formation et de l'insertion professionnelle, les éditeurs spécialisés.

        des ateliers pour se mettre dans la peau des dys

        des conférences :
        »“Être Dys au quotidien” par le Dr REVOL
        »“Les signes d'appels chez le jeune enfant”
        »“Dis moi ce que l'on fait dans l'Académie”

        La journée des dys est ouverte à tous.
        Plus d'informations sur le site officiel :  http://www.journee-des-dys-alsace.com

        Un police d'écriture cursive pour les enseignants : analyse critique

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        Cet été, le ministère de l’éducation nationale a mis à disposition des enseignants deux modèles de polices de caractères spécialement dessinées pour l’enseignement de l’écriture cursive. Vous trouverez ces modèles sur le site eduscol.
        écriture cursive

        A première vue ,cette initiative est la bienvenue. J'ai toujours observé dans mes échanges avec les enseignants du primaire qu'ils sont nombreux à se plaindre de l'absence de directives claires sur l'enseignement de l'écriture cursive, sans parler même de formation. Chaque fois que je fais une conférence, il y a des enseignants dans la salle : aucun ne lève le doigt quand je demande s'ils ont eu une formation dédiée à l'enseignement de l'écriture cursive.

        Donc a défaut d'instructions, un modèle de police de caractère pour l'écriture cursive semble une bonne idée. Hélas, il faut avouer que ce modèle présente quelques défaut. Suite à nos échanges, une de mes collègues a publié une analyse (assez critique) de ces problèmes sur son site : écriture-paris

        De mon point de vue, le fait d'avoir confié le travail de création de ce modèle d'écriture cursive à des typographes est la source de bien des erreurs : la contrainte de créer une police de caractère (où chaque lettre doit avoir exactement la même forme quelle que soit la lettre précédente et la lettre suivante) est difficilement compatible avec la fluidité nécessaire pour le geste d'écriture. Dans ce modèle d'écriture cursive la lettre commence à mi-interligne, la boucle du e est "cassée" (apraxique dans notre jargon), les formes des lettres m, n, v, w, y, s'éloignent des modèles habituels, la réglure est différentes du seyes. Autant de raisons qui rendent ce modèle d'écriture cursive difficile à suivre pour les élèves, voire pénalisant pour mettre en place l'automatisation du geste d'écriture. Dommage.

        Un modèle à prendre avec beaucoup de recul, donc. Comme ma collègue, je ne saurais recommander aux enseignants d’utiliser cette police de caractères comme modèle d’écriture.


        Dysgraphie et syndrome valproate

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         Aujourd'hui, la rééducatrice de l'écriture voudrait pousser un coup de gueule à propos d'un médicament:

        valproate et dysgraphie


        Le valproate de sodium (qui est connu sous les noms Depacon, Depakene, Depakote, Depakine, Convulex,..) est un anticonvulsivant indiqué pour le traitement des crises  d'épilepsie. Certaines formulations sont également prescrites pour le traitement des troubles bipolaires, de la dépression, et même des migraines. 

         Le Valproate est connu depuis très longtemps pour ses effets tératogènes. Il a en effet été identifié depuis les années 80 que le risque d'un spina bifida était fortement augmenté lors des grossesses où la mère était traitée par valproate.



        Ce qui est (encore) moins connu, c'est que même les enfants qui n'ont pas de malformations physiques majeures souffrent malgré tout encore de certains handicaps cognitifs et psychomoteurs, dont des troubles autistiques, des troubles de la motricité fine, du langage et des troubles de l'écriture cursive.

        Vous vous doutez que c'est pour traiter ces problèmes d'apprentissage de l'écriture que j'ai pris connaissance des effets de ce médicament. Les enfants exposés in utero au valproate souffrent en effet fréquemment de dysgraphie. Heureusement, de mon expérience ces enfants peuvent réagir très favorablement à la rééducation de l'écriture.

         Les résultats d'une étude publiée cette année dans The Lancet Neurology ont montré que les enfants exposés in utero au valproate ont (en moyenne) un QI sigificativement plus faible que les enfants exposés à d'autres médicaments antiépileptiques. Le QI verbal est plus affecté que le QI performance. Plus étonnant, il a été noté que la proportion de gauchers est très significativement augmentée chez les enfants de  cette étude.

        Le valproate module la GABA transaminase

        Les différences dans les aptitudes verbales et la latéralisation peuvent être expliquées par des changements de latéralisation cérébrale liés à cette exposition aux médicaments antiépileptiques.


        On sait que les zones du cerveau impliquées dans le geste d'écriture sont nombreuses. La région du gyrus précentral baptisée « aire d'Exner » a été historiquement considérée comme la zone responsable des automatismes du geste d'écriture. Les données d'exploration neurologique ont confirmé ces hypothèses, mais indiquent que le cortex prémoteur et pariétal postérieur collaborent dans les processus d'écriture. La fonction précise de chacune de ces régions et leurs modes d'interaction restent assez mal connus. Le valproate affecte les neurotransmetteurs GABA (car c'est un inhibiteur de la GABA transaminase), il influe donc sur des mécanismes de base de la transmission de l'influx nerveux. Mais l'acide valproïque est aussi un inhibiteur des histones désacétylases (HDAC) ce qui se traduit par une activité de différentiation sur certains types cellulaires. Il est possible que lors de la formation embryologique des tissus nerveux, le valproate agisse à la fois sur les différenciations cellulaires et sur la communication intercellulaire qui régissent le développement et la communication des différentes zones du cerveau impliquées dans l'écriture. Ce sujet étant pour l'instant peu étudié, les hypothèses que je retranscrit ici sont encore spéculatives

        Mes observations personnelles sont que l'automatisation du geste d'écriture de ces enfants, même si elle peut être restaurée  par les exercices classiques de rééducation, est perturbée par des déficits de l’attention et des fonctions verbales. La particularité de ces troubles de l'écriture mérite certainement plus d'études. (Si d'autres praticiens veulent me contacter pour partager leurs expériences à ce sujet, ils sont les bienvenus)

        Pendant longtemps les laboratoires pharmaceutiques concernés (Abott, créateur de la molécule aux Etats unis, Sanofi en France, les génériqueurs depuis que la molécule est dans le domaine publique) ont nié, puis minimisé le risque d'exposition du fœtus à cette molécule. Ce n'est que tout récemment que les notices de ces médicaments ont été revues pour décrire ces risques identifiés depuis de nombreuses années. Il y a encore quelques mois j'ai eu dans les mains la notice d'une version générique qui passait ces effets secondaires sous silence.

        Le retard des laboratoires pharmaceutiques à inscrire les effets tératogènes sur les notices de ces médicaments, et l'inaction des services de pharmacovigilance aura eu des conséquences dramatique sur plusieurs générations d'enfants. Pourtant les signes d'alerte ont été nombreux et peuvent être facilement documentés depuis 1984.

        Je n'ai évidemment pas la prétention de vous fournir ici un avis médical, et je ne veut pas sous-estimer le bénéfice que le valproate (et d'autres anticonvulsivants) peuvent vous apporter si vous souffrez d’épilepsie. Je ne peux que vous apporter ma vision de rééducatrice de l'écriture. Et la rééducatrice que je suis est en colère :
        • contre l'inaction des agences de veille sanitaire (les premières études montrant un risque chez l'enfant datent d'il y a 30 ans!),
        • contre l'hypocrisie des services de communication des laboratoires durant la gestion de cette crise, 
        • contre la volonté des services de marketing des laboratoires pharmaceutique d'élargir les applications de ce médicament à des affections comme la migraine, où le rapport bénéfice/risque est documenté comme défavorable (mais le marché tellement plus important).
         pour aller plus loin :



        Littérature sur le syndrome de l'anti convulsif :

        une description complète du syndrome depakine :
        http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1925511


        un autre article de 1984 qui porte sur l'étude de 7 enfants atteints, et évoque les retards psychomoteurs notamment pour deux d'entre eux :
        http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/6439041

        une étude clinique de 1987 qui démontre de manière évidente les risques tératogènes comportementaux sur les rats : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3110838

        un article de 1988 qui a étudié 19 enfants exposés au valproate in utero : 71% ont un retard de développement et / ou une anomalie neurologique en monothérapie au valproate, 90% s'ils ont été exposé à plusieurs molécules...
        http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3125743

        ce document photocopié, une étude de 1995 publiée en 1997 est très explicite :

        Embryofoetopathie au Valproate Page 1

        Embryofoetopathie au Valproate Page 2

        Embryofoetopathie au Valproate Page 3

        Embryofoetopathie au Valproate Page 4
         court article de 1999 paru dans une revue de neuropsychiatrie indique clairement l'importance du risque lié à la prise de dépakine pendant la grossesse.

        Grossesse et thymorégulateurs

        Nous pouvons poursuivre avec cette revue du centre de pharmacovigilance de Lyon, qui remonte à 2005. L'article sur l'acide valproïque est en pages 2 et 3.

        Vigitox

        On trouve encore le Bulletin d'Informations de Pharmacologie (BIP) de Toulouse en 2007.

        Le BIP

        A nouveau un article plus documenté et un peu ardu du centre de pharmacologie de Lyon daté de 2009. La lecture est difficile, mais très intéressante.

        Centre médical de la Teppe


        Un extrait en ligne de la revue Prescrire de 2009. Il s'agit d'une revue à destination des médecins, mais qui contrairement à la quasi-totalité de la littérature médicale, est réellement indépendante... Ceci explique sans doute cela !

        Revue Prescrire sur l'Acide valproïque

        L'étude la plus importante et finalement la plus inquiétante concernant les effets du valproate de sodium sur le développement cognitif est parue en 2009 dans le New England Journal of Medecine. Pour en résumer très rapidement les conclusions, disons simplement que les enfants exposés ont un quotient intellectuel verbal moyen de 92, alors que ceux exposés aux autres traitements anti-convulsivants ont un QI verbal compris entre 98 et 101.

        Vous pouvez accéder à l'intégralité de l'article (en anglais) avec le lien suivant :

        Cognitive Function at 3 Years of Age after Fetal Exposure to Antiepileptic Drugs

        C'est la suite de cette étude, avec trois ans de recul supplémentaire qui vient d'être publiée dans
        The Lancet Neurology en 2013 :

        Fetal antiepileptic drug exposure and cognitive outcomes at age 6 years, The Lancet Neurology vol 12, Issue 4, p244-252

         La food and Drug administration (FDA) américaine a lancé une alerte le 6 mai 2013 (29 ans après les premiers articles décrivant le problème), qui est particulièrement explicite, et que vous trouverez ici (en anglais) :Valproate Anti-seizure Products Contraindicated for Migraine Prevention in Pregnant Women due to Decreased IQ Scores in Exposed Children

        A quelle vitesse les elèves écrivent ils en cursive?

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        écriture cursive scolaire
        La vitesse à laquelle les élèves écrivent pose souvent des questions aux enseignants et aux parents. "Ecrit-il assez vite?" est une question qu'on me pose souvent. La réponse que j'aimerai faire est "Assez vite pour quoi faire?" Prendre des notes rapides sous la dictée? Recopier un texte? Ecrire un cours au propre?

        Pour prendre des notes au collège ou au lycée, l'élève est sous contrainte de temps, et la lisibité de l'écriture cursive s'en ressent souvent. Pour beaucoup de productions écrites d'élèves, rapidité et lisibilité sont antinomiques (mais pas toujours, certains écrivent très lentement sans que la qualité ne soit au rendez-vous)

        La vitesse d'écriture est un enjeu :
        •  pour l'enseignant qui souhaite réduire la durée des phases de prise de notes pour pouvoir continuer la partie active de son cours (ou simplement pouvoir effacer le tableau pour continuer... je le sais, j'ai aussi été enseignante) 
        • pour l'élève qui ne souhaite pas être celui qui ralentit le groupe par sa prise de notes tardive 
        • pour l'élève encore, car ses notes manuscrites sont souvent son principal support de révision 
        • pour l'élève toujours, qui doit écrire suffisamment vite et facilement pour être en mesure d'écouter et de comprendre son professeur
        • pour les parents qui n'ont souvent que la production écrite de l'enfant pour évaluer son implication dans le cours (un cours incomplet est pour eux un signe inquiétant)
        Bref, écrire "vite" est un gage de réussite en classe.

        Parfois la perception que les enseignants, les parents ou l'élève ont de la vitesse d'écriture est faussée.
        Il m'arrive d'avoir en consultation des patients qui pensent écrire lentement alors que leur vitesse d'écriture est tout à fait dans la moyenne, et même certains qui écrivent réellement trop vite.
        comment savoir ce qu'il en est réellement? Quelle est la normalité en terme de vitesse d'écriture cursive? Plusieurs chercheurs ont publié les résultats de leurs études sur les élèves européens dans les différentes classes d'âge.

        Pour étudier la vitesse d'écriture de manière rationnelle, les chercheurs utilisent des tests normalisés comme par exemple le test BHK (dont je vous avait parlé précédemment), mais aussi les tests dérivés des écoles anglo-sanxones : Handwriting Speed Test (HST) ou l'ETCH-C : evaluation tool of children handwriting - cursive. Le passage par ces tests normalisés est indispensable si on veut comparer les productions de différents élèves, car la vitesse d'écriture varie fortement en fonction du type d'exercice proposé (écriture spontanée, dictée ou recopie) ou des consignes(écrire le plus vite possible ou normalement, en cursive ou en script).



        VITESSE (signes par minutes)
        MoyenneEcart type
        CP105
        CE1247
        CE2349
        CM14511
        CM24614
        vitesse d'écriture cursive en français au BHK (Charles et al, 2004)

        Notez que les vitesses sont très similaires pour l'écriture cursive dans différent pays européens.


        BHKBHKBHKBHKHST
        Francais (France)Francais (suisse)ItalienHollandaisIrlandais
        CP10



        CE124222725
        CE23433383542-45
        CM145
        484651-58
        CM246
        555455-61
         vitesse (signes par minutes) dans différents pays

        Dans l'enseignement secondaire,  la vitesse d'écriture cursive des élèves continue à progresser durant leur scolarité, même après 15 ans.


        6ieme5ieme4ième3ième2de1èreTerm.
        BHK-adoFrançais66748186


        HSTAnglais73-7491-100103-105105-108112-118120-121122-124
        vitesse d'écriture cursive en signes par minute (en secondaire)


        Ces valeurs ne sont que des moyennes, et la dispersion à l’intérieur d'une même classe est importante. De plus il ne faut pas oublier que l'échelle BHK comprend l'écriture d'un texte standardisé de difficulté croissante. On obtient donc en classe des vitesses souvent supérieures avec des dictées de textes de moindre difficulté. En revanche la recopie d'un texte complexe peut prendre plus de temps.

        La valeur proposée par le BHK français en CM2 me semble, d'après mon expérience, bien basse par rapport aux productions des élèves.

        Attention à ne pas confondre vitesse d'écriture et vitesse de déplacement du stylo
        Les tests mentionnés si dessous évaluent tous les vitesses d'écriture en nombres de signes par minutes (les chercheurs préfèrent parler de fréquence d'inscription). Comment faire pour accélérer? A première vue, il suffit simplement de bouger plus vite la pointe du crayon pour faire plus de signes dans le même temps. Mais en fait, pour l'écriture cursive, ce n'est pas si simple que cela. Plus la pointe du crayon va vite, plus les dérapages sont possibles, plus l'élève freine et accélère subitement. Prenons l'image d'un autobus : moins il y a d'arrêts sur le trajet, plus le bus ira vite, et cela indépendamment de sa vitesse de pointe. Pourquoi? car lorsqu'on s'arrête, c'est le fait de devoir ralentir pour stopper puis de ré-accélérer au démarrage qui ralentit le voyage et le rend inconfortable... 

        Alors, quand doit-on s'inquiéter?
        D'un point de vue purement scientifique, il n'y a que si un élève se situe a plusieurs écart-types sous ces moyennes lors d'un test standardisé qu'il faut s'inquiéter d'une lenteur d'écriture. Et même dans ce cas il faudra réunir d'autres critères pour que l'on puisse parler de dysgraphie.


        Concrètement, comment puis-je savoir si mon enfant écrit trop lentement?
        Pour faire ce type de test, il faut se rendre chez un professionnel.


        Maintenant, voici quelques indices qui peuvent vous guider afin de savoir si vous devez vous inquiéter de sa vitesse d'écriture cursive :
        -il est toujours le dernier à finir
        -il est toujours le premier mais son écriture est illisible
        -il passe ses récrés à finir de copier ses leçons
        -ses cours sont incomplets
        -il n'a pas le temps de finir ses évaluations alors qu'il affirme connaitre les réponses
        -quand vous demandez ce qu'il vient d'écrire vous obtenez une réponse du type" je ne sais pas, j'étais en train d'écrire, j'ai pas encore lu "

        Si vous pensez être dans un de ces cas, commencez par en parler aux enseignants. Ils ont l'expérience et peuvent comparer par rapport à leurs autres élèves. Si eux aussi pensent qu'il peut y avoir un souci, alors consultez.


        Pour aller plus loin :



        Bibliographie :
        • Albaret J.M. Kaiser, M.L., Soppelsa,R. (2013): Troubles de l'écriture chez l'enfant : De boeck solal edition


          Conférence : dysgraphie et haut potentiel

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          J'anime une conférence sur  :

          la dysgraphie  et le haut potentiel

          le 24 janvier 2014 à 19h00, à Molsheim, hôtel de la Monnaie

          à la demande de l'AFEP (Association Française pour les Enfants Précoces)

          Nous y présenterons le rapport souvent conflictuel qu'entretiennent les enfants précoces avec l'écriture cursive, et les solutions pour les aider.

          L'entrée est libre, mais se fait sur réservation auprès de l'AFEP.


          en attendant, quelques articles du blog sur la dysgraphie et la précocité pouvant vous interesser :

          écriture cursive et syndrome du canal carpien

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          intervention canal carpien
          Des fourmillements dans la main et une insensibilité des doigts qui réveillent les patients au milieu de la nuit: ce sont les premiers symptômes du syndrome du canal carpien, qui touche environ trois femmes sur mille et un homme sur ­mille. Lorsque le canal carpien se rétrécit, il peut compresser ou irriter le nerf médian qui s'y trouve et provoquer de tels symptômes qui peuvent s'aggraver si le nerf perd toutes ses fonctions.

          Il s'agit donc d'une affection fréquente sans cause connue dans la majorité des cas. Certains facteurs peuvent néanmoins favoriser ou accélérer son apparition, comme le diabète, certaines pathologies ou certains gestes répétitifs, le plus souvent liés au travail. C'est la raison pour laquelle le médecin sera parfois amené à évaluer l'influence du poste de travail sur la survenue du syndrome.

          La qualité et le confort de l'écriture manuscrite sont très souvent dégradés par le syndrome de canal carpien.

          Les changements hormonaux jouent un rôle majeur et de nombreux cas de syndrome de canal carpien temporaire se produisent au cours de la grossesse et disparaissent spontanément après l'accouchement.



          La guérison spontanée se produit dans environ 30 % des cas, ce qui explique pourquoi, pour les cas les moins sévères, il est recommandé de commencer par des traitements conservateurs: immobiliation par orthèse ou infiltrations qui peuvent suffire à soulager les patients. Ces approches permettent également d'aider les patientes pendant leur grossesse, en cas d'activité temporairement accrue au travail ou en attendant une intervention chirurgicale.

          Le traitement chirurgical du syndrome du canal carpien est une intervention fréquente en France, qui a connu un large développement à la fin des années 1990. Elle consiste à sectionner un ligament situé sous la peau, ce qui li­bère le contenu du canal carpien. Il s'agit d'une intervention simple, sous anesthésie locale.

          L'intervention soulage les patients mais son succès à long terme dépend de l'état du nerf au moment de l'intervention, et aussi de la qualité de la récupération. Si le nerf était encore largement fonctionnel, la rééducation permet de retrouver rapidement un fonctionnement normal de la main, sans symptômes. La main doit donc être mobilisée très rapidement et les chirurgiens font d'ailleurs parfois le choix d'intervenir en même temps sur les deux mains pour empêcher le patient de favoriser la main valide!

          Pendant les 2 premiers mois qui suivent l’intervention, il faut absolument éviter les manœuvres de force avec la main opérée, telles que dévisser un couvercle , porter un objet lourd, etc. Cette recommandation a pour but de permettre une cicatrisation correcte au ligament qui a été sectionné, et d’éviter des douleurs. Cependant, tous les mouvements des doigts qui ne nécessitent pas de force peuvent - et doivent - être faits : tenir une fourchette, écrire, tenir un objet léger, ouvrir et fermer les doigts, etc. En résumé, il est recommandé au patient de se servir le plus normalement possible de sa main, en la faisant bouger tout en évitant les gestes de force. Cette auto-rééducation est habituellement suffisante. Des exercices spécifiques de rééducation de l'écriture cursive peuvent également être proposés.

          Rééducation de l'écriture au collège

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          Voici une rééducation d'un élève de quatrième. Notez les nombreuses reprises au correcteur blanc faites ultérieurement. La lisibilité initiale est assez moyenne. Sans qu'on puisse parler de dysgraphie, de nombreux problèmes d'apprentissage de l'écriture cursive rendent la production écrite laborieuse. En six séances (étalées d'octobre à mars), la production écrite s'est nettement améliorée, correspond plus aux attentes scolaires et est plus gratifiante pour l'élève.

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